Leitmotiv depuis sa résidence à la Villa Médicis en 1996-1997, le thème et le titre "Odore di Femmina" empruntent à l'opéra "Don Giovanni" de Mozart et au film "Parfum de femme" de Dino Risi. Initialement conçues comme des tableaux de roses, ces pièces sont devenues des bustes de femmes à l'antique, de type "anadyomene" avec un mouvement interrompu des bras. Johan Creten procède par une métonymie visuelle consistant à évoquer le parfum de l'être féminin en représentant la fleur, elle-même symbole de la vulve, le réceptacle. L'œuvre séduit particulièrement par sa beauté classique, par la performance technique qu'implique le pastillage manuel de toutes les roses. Elle impressionne également par l'expression de la fragilité de l'existence et d'une certaine peur de la mort.
"Elles sont comme quelqu’un qui respire, comme la vie qui nous attire les uns vers les autres ou nous éloigne, comme cette sensation indéfinissable d’un arôme qui permet une approche ou enjoint au départ. Elles obligent à un voyage sans itinéraire à travers l’importance des sentiments." - Rosa Martinez