Depuis son apparition sur la scène artistique contemporaine en 1991, marquée par son exposition personnelle "Takashi, Tamiya", Takashi Murakami s'est illustré comme un artiste plein d'esprit et de mauvais esprit. Marquée par le sceau de Mr. DOB, un petit personnage aux airs innocents, l'oeuvre de Takashi Murakami se reconnaît à sa singularité et à son originalité, bien qu'elle se présente sous des formes aussi diverses que des performances, des tableaux à l'esthétique bande dessinée, des sculptures quasi minimalistes, de gigantesques ballons gonflables, et même des T-shirts et des montres.
Né à Tokyo en 1962, Takashi Murakami est diplômé de peinture traditionnelle japonaise à l'université nationale des Beaux Arts et de la Musique de Tokyo. Plusieurs institutions prestigieuses lui ont consacré des expositions personnelles à travers le monde entier, comme en atteste son passage à la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain à Paris (2002), au Museum of Contemporary Art de Tokyo (2001), ou encore au Museum of Fine Arts de Boston (2001). Il a également réalisé des installations publiques de grande envergure au Rockfeller Center (2003) ou au Grand Central Station (2001) et il est connu du grand public pour avoir dessiné, en collaboration avec le designer Marc Jacobs, les sacs à mains et autres accessoires de la maison de couture Louis Vuitton.
En 1994, Takashi Murakami bénéficie d'une bourse de l'Asian Cultural Council et participe au P.S.1 International Studio Program à New York, où il établit alors son atelier. L'année suivante, il retourne au Japon et fonde l'Hiropon Factory, repabtisé aujourd'hui Kaikai Kiki, un studio de production qui lui permet de mener ses propres recherches tout en soutenant au niveau international le travail de plusieurs jeunes artistes nippons.
En plus de son travail d'artiste, Murakami joue le rôle de commissaire d'exposition et d'entrepreneur. En 2000, il oganise sous le titre de "Superflat" une exposition d'artistes japonais contemporains autour du thème de l'expansion des loisirs de masse et de sa répercussion sur les tendances artistiques actuelles. Dans la même lignée, Takashi Murakami met en oeuvre l'exposition "Coloriage" en 2002 à la Fondation Cartier de Paris, et "Little Boy: The Arts of Japan's Exploding Subculture" en 2005 à la Japan Society de New York, avec le concours du Public Art Fund. En présentant des films d'animation, mangas et jeux vidéos issus de la culture populaire japonaise en même temps que les oeuvres des meilleurs artistes noé-pop nippons, cette dernière exposition avait pour ambition de faire connaître les mythes fantastiques et morbides qui constituent la sous-culture manga au delà de sa qualité strictement formelle.
Accessible au plus grand nombre, l'oeuvre ludique de Takashi Murakami joue à la fois sur le terrain de l'Orient et l'Occident, du passé et du présent, ainsi que des art nobles et de la culture populaire. Ses études l'avait exercé au style de peinture Nihon-Ga, un art inventé en 1890 visant à restaurer la peinture traditionnelle japonaise tout en promouvant l?idée d?une continuité culturelle asiatique et l?adaptation d?expériences artistiques occidentales. Dans la même optique, le travail de Takashi Murakami opère une véritable fusion de l'univers populaire des dessins animés japonais et de la peinture japonaise traditionnelle.