Extrait d'un entretien réalisé par Michael Frahm à l'occasion de l'exposition personnelle de l'artiste au Blenheim Palace, Oxford (2019) :
MF - 'Un désir d'immortalité fait partie intégrante du thème du portrait. Lequel de vos autoportraits dans l'exposition vous immortaliserait le mieux et pourquoi ?"
MC - "Ego étant le dernier, il est définitivement le plus proche de ma personnalité en ce moment!"
MF - 'En organisant l'exposition, vous avez été très précis sur volonté de mettre certaines œuvres proches les unes des autres. La Nona Ora et Ego, le crocodile taxidermique, devaient être proches l'un de l'autre, avez-vous dit. Pourquoi ?"
MC - "La plupart du temps, j'agis uniquement avec l'intuition: je n'avais aucune raison particulière en tête lorsque j'ai demandé cela. Mais vu de loin maintenant, je dirais que la juxtaposition pourrait être lue comme une association visuelle de deux sacrifices."
MF - "La taxidermie a bien sûr été au cœur de votre pratique. Votre utilisation des chevaux et des pigeons, par exemple, est très évocatrice et témoigne de la façon dont ces animaux sont perçus culturellement. Alors pourquoi un crocodile pour cette nouvelle œuvre?"
MC - "Pour les mêmes raisons; les crocodiles ont été les protagonistes des rituels, des religions, des croyances magiques, des légendes urbaines. Ce sont des créatures à la fois effrayantes et fascinantes et qui ont été profondément symboliques depuis le tout début."