Dans « A Vicious Undertow » (2007), tourné en 16 mm, une relation étrange entre trois personnages se dessine par des échanges de regards et de pas de danse, à travers le leitmotiv sensuel du sifflement qui les introduit. « A Vicious Undertow » se construit autour d’un personnage féminin entre deux âges, qui siffle l’air de « Night in White Satin » dans un bar. La caméra glisse sur sa nuque, sa peau, ses lèvres avant de s'approcher d'une seconde femme, plus jeune. Un homme se joint à elles. Dans une succession de plans rapides, la caméra saisit la femme qui danse la valse avec la jeune femme, puis avec l’homme, puis à nouveau avec la jeune femme. Subitement, l’héroïne se fige et se dirige vers la sortie. Propulsée en pleine nuit sur les marches d’un escalier sans fin, elle semble vouloir échapper à la mélancolie ou à la fatalité en se déplaçant dans un espace, hors du temps.
Le film se déroule dans une ancienne maison close à Copenhague. L’endroit est aujourd’hui un bar lesbien. L’esthétique et la technique de la première séquence sont proches de celle déployées par Alain Resnais dans L’Année Dernière à Marienbad (1961) : de longs travellings sur des détails, des textures et des parties des corps des personnages féminins. Les références cinématographiques s’enchaînent ensuite, d’Ingmar Bergman à Alfred Hitchcock an passant par Robert Aldrich.
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