Explore - Inauguration of the Château de Rentilly

洛朗·格拉索

群展, curated by Xavier Franceschi

2014年11月22日 - 2015年2月22日

Parc Culturel de Rentilly

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Laurent Grasso, Project 4 Brane, 2007. Collection frac île-de-france. Photo Martin Argyroglo. © ADAGP, Paris

"Project for Brane", 2007 / Perforated steel, smoked glass, video projector, speakers, screen / 420 x 280 x 250 cm, 165 1/4 x 110 1/4 x 98 1/2 inches / Unique

Courtesy Perrotin

Laurent Grasso, Project 4 Brane, 2007. Collection frac île-de-france. Photo Martin Argyroglo. © ADAGP, Paris

Project 4 Brane est un dispositif de présentation d’œuvres visant à conditionner le visiteur, conçu à l’occasion de l’exposition Sept/7 – sept artistes commissaires dans 7 lieux en Ile-de-France – organisée par le Frac Ile-de-France en 2007. Invité à faire la sélection puis présenter un ensemble de vidéos d’autres artistes, Laurent Grasso a proposé, en collaboration avec son frère architecte Pascal Grasso, un module de projection qui tient tout autant de la sculpture que de l’architecture. De par ses matériaux, cet étrange monolithe impose d’abord au spectateur une perception mouvante entre intérieur et extérieur, en fonction de la luminosité ambiante. De l’extérieur, tantôt celui-ci perçoit ce qui se passe à l’intérieur, tantôt il ne voit que son propre reflet. Vice-versa, de l’intérieur, il voit ce qui se passe à l’extérieur ou bien est amené à se concentrer exclusivement sur l’objet même de l’œuvre : les vidéos qui y sont projetées. Cette porosité de la paroi et le caractère changeant et dynamique de son aspect renvoient à l’une des sources de l’œuvre, à son titre : de récentes recherches scientifiques tendent à prouver qu’il peut exister à portée de main, dans l’épaisseur de simples membranes, non pas trois mais dix dimensions - les « branes » - révélant des univers inexplorés. C’est la théorie dite « des cordes ». Avec cette œuvre, Laurent Grasso prolonge à la fois concrètement et métaphoriquement cette notion pour offrir une vision démultipliée du réel.
Courtesy Perrotin

Laurent Grasso, Inside - Project 4 Brane, 2007. Collection frac île-de-france. Photo Martin Argyroglo. © ADAGP, Paris

Video projection : " Radio Ghost", 2003, 32 min

Radio Ghost démarre sur un travelling surplombant la mer, puis peu à peu, des lignes se tracent, des paysages se forment, la ville se concrétise. Le travelling s’avère être ininterrompu, et au cours de ce seul plan de trente minutes se concentrent les principaux enjeux de la pratique de Laurent Grasso. Le survol de la ville de Hong Kong devient le motif de fantasmes paranoïaques : les ondes invisibles de la radio qui nous entourent quotidiennement sont assimilées à autant de fantômes inquiétants. Sur ce défilement d’images se superposent les paroles de personnes témoignant d’expériences paranormales. Laurent Grasso laisse le spectateur libre de faire son interprétation : il n’impose qu’un scénario minimum, réduit au cadrage et au montage d’une bande son sur une autre. En jouant sur les codes du documentaire, il nous interroge sur notre sens critique, sur notre capacité à considérer comme véridiques les images qui nous sont données à voir. Laurent Grasso tente avant tout de mettre à jour une facette de la réalité, celle d’une société tourmentée toujours dans l’attente de l’attaque.
Courtesy Perrotin

Laurent Grasso, Project 4 Brane, 2007. Collection frac île-de-france. Photo Martin Argyroglo. © ADAGP, Paris

Video : "Projection", 2005 / Betadigital, color animation / 3 min, loop

Avec Projection - une masse nuageuse filmée par un travelling arrière dans les rues quasiment vides de Paris, qui semble nous suivre à distance jusqu’à venir nous absorber totalement -, nous sommes dans le même genre d’expérience traumatique. Dans le même temps, et c’est là toute la force du travail de Laurent Grasso, la dite expérience ne saurait trouver une origine, une explication particulière. Loin d’être relié à un évènement précis, à une logique de récit, nous assistons en réalité à un pur évènement formel, et il s’agit bien là d’abstraire cet évènement plastique d’un contexte particulier voire fictionnel. Et c’est précisément par cette déconnexion d’un réel, par cette abstraction du motif que l’œuvre d’une part, renforce notre sentiment d’étrangeté absolue – ce nuage n’a pas de sens - et de l’autre place l’œuvre de Grasso dans le champ d’un art non réductible à un genre particulier.
Courtesy Perrotin