Ce grand requin de 5 mètres fait écho à un imaginaire collectif puissant, tant dans sa représentation mentale que dans sa forme. Comme Le Rhinocéros, il s’agit d’un animal préhistorique, présenté d’ailleurs sur un dispositif rappelant les supports des squelettes des dinosaures dans les musées d’histoire naturelle. Comme Le Lion, il s’agit d’une créature fantasmée, inquiétante et indomptable, évoquant les « lignes-forces » du dynamisme plastique théorisé par le peintre futuriste Umberto Boccioni : perception simultanée du mouvement alliée à la traduction de la vitesse. Si l’oeuvre rappelle le poisson de marbre de Brancusi par son élégance et la bête formolée de Damian Hirst par sa dérision, elle apparaît surtout comme l’alter ego sous-marin de Stealth