2 juin - 29 juillet 2023
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Paris
76 rue de Turenne
75003 Paris France

La galerie Perrotin est heureuse de présenter Portrait Mode, une exposition personnelle de Xavier Veilhan à Paris. Le mode portrait, c’est l’évocation du renouvellement d’un genre historique par l’avènement de sa mutation numérique : le portrait (et l’autoportrait) s’est multiplié sans limite. Dans l’exposition le portrait est traité en deux dimensions (en combinant les techniques de la marqueterie et de la peinture) et trois dimensions (au travers de la sculpture numérique de bois massif entre autres). Les sujets sont des amis de l’artiste, des membres de l’équipe de l’atelier, des animaux qui nous sont familiers (oiseaux). Ici l’autocélébration de chacun par l’image est remplacée par la célébration de tous par l’objet.

Vue de l'exposition de Xavier Veilhan "Portrait Mode" à la galerie Perrotin, Paris, 2023. Photo: Claire Dorn. ©VEILHAN/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of the artist and Perrotin
Vue de l'exposition de Xavier Veilhan "Portrait Mode" à la galerie Perrotin, Paris, 2023. Photo: Claire Dorn. ©VEILHAN/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of the artist and Perrotin
Vue de l'exposition de Xavier Veilhan "Portrait Mode" à la galerie Perrotin, Paris, 2023. Photo: Claire Dorn. ©VEILHAN/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of the artist and Perrotin
Vue de l'exposition de Xavier Veilhan "Portrait Mode" à la galerie Perrotin, Paris, 2023. Photo: Claire Dorn. ©VEILHAN/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of the artist and Perrotin
Vue de l'exposition de Xavier Veilhan "Portrait Mode" à la galerie Perrotin, Paris, 2023. Photo: Claire Dorn. ©VEILHAN/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of the artist and Perrotin

Un terme revient souvent dans les propos de Xavier Veilhan lorsqu’il évoque son travail : la présence. Présence dans l’espace des sculptures et des images qui s’émancipent de la bi-dimensionnalité du mur en se matérialisant sous la forme de bas-reliefs ou de volumes illusionnistes. Présence des corps des spectatrices et spectateurs qui déambulent dans ses expositions parfaitement scénographiées sous la forme de jardins et de paysages synthétiques. Présence des passantes et passants qui partagent l’espace urbain avec ses statues d’animaux, d’anonymes, de monstres et d’architectes. Présence des corps en mouvement des performeuses et performeurs, danseuses et danseurs qui apparaissent souvent dans ses films ou ses spectacles.

Xavier Veilhan dans son studio, Paris, 2023. Photo: Claire Dorn. Courtesy of the artist and Perrotin
Vue de l'exposition "French Pavilion for the 57th Biennal of Venice" à La Biennale di Venezia - Giardini Venise (Italie), 2017

Plus récemment, c’est la présence physique de Xavier Veilhan en tant qu’artiste qui est apparue comme une nouvelle composante de son oeuvre. Il fut très engagé physiquement pendant toute l’exposition Studio Venezia, installation en forme de studio d’enregistrement participatif, qu’il réalisa dans le pavillon français pour l’édition 2017 de la Biennale de Venise. Et dans Compulsory Figures (2019), spectacle monté avec le patineur Stephen Thompson et conçu avec le scénographe Alexis Bertrand (avec qui il collabore depuis le début des années 2000), il était sur scène.

Vue de l'exposition "Compulsory Figures", 2019. Photographe : © Maud DHILLIT. © Veilhan / ADAGP, 2019

Ce primat de la présence pourra sembler étrange dans le cas d’une oeuvre qu’on a souvent identifiée à des processus de production numériques et aux jeux d’échelle qu’ils rendent possibles, ou qu’on a réduite à des surfaces pixélisées et colorées. Mais la période de pandémie que nous avons traversée ces dernières années, avec le couple présentiel-distanciel qu’elle a instauré comme une réalité quotidienne de nos vies, nous a révélé avec la plus grande clarté que la pensée de la présence est devenue indissociable d’une réflexion sur les technologies de l’information.

Dans ses sculptures floues, Xavier Veilhan réduit corps et formes à leurs vocabulaires essentiels, les rendant ainsi à peine lisibles. La modification numérique des surfaces des statues efface les détails, laissant plus de place pour la posture du modèle. Cette impression d’estompage ne résulte pas d’une perception déformée. Elle vient des sculptures elles-mêmes : c’est donc la personne qui, de son regard, reconstitue les silhouettes en les « défloutant ».

Ces œuvres sont des restitutions de photographies de sculptures à facettes que j’ai créées il y a plusieurs années. Les éléments qui forment l’image d’ensemble sont des formes triangulaires – chacun peint dans l’une des teintes d’origine – et assemblés comme un puzzle. Ces œuvres sont à la fois des images visant à restituer quelque chose et des objets purs dotés d’une qualité technique et esthétique. Cette tension entre l’outil de perception et l’objet en tant que tel m’intéresse beaucoup.

J’essaie de créer des œuvres visibles en une fraction de seconde, un peu comme un « big bang visuel ». La chose la plus intéressante est l’écho qui s’en dégage. Plus spécifiquement, les sculptures et les objets destinés à être dans un espace public sont conçus pour interagir avec un monde qui les entoure, mais un monde qui parfois ne les reconnaît pas. C’est aussi ce qui m’intéresse, que l’objet apparaisse comme un abribus ou un lampadaire et de le laisser être accueilli et interprété d’une façon que je ne contrôle pas.

— Xavier Veilhan

Des sièges de Vico Magistretti et de Rick Owens qui meublent l’atelier ont été utilisés lors des séances de pose. Ils sont reproduits plus petits dans les statues mais aussi présents « en vrai » dans l’espace : ils servent de salon pour que l'artiste puisse recevoir confortablement les visiteurs et échanger avec eux.

Le basculement récent, au sein de son œuvre, des séries de sculptures facettées à celles des sculptures floues, plus organiques, possède ainsi la valeur d’une démonstration. Il est révélateur du passage s’opérant entre deux moments historiques (de la modernité à une autre période, qu’il nous reste à nommer), et de la prise de conscience généralisée – alors que nous traversons une crise du vivant sans précédent et que l’on prend de plus en plus en compte les interactions qui nous lient aux espèces non humaines – que nous partageons l’espace du monde avec d’autres corps, qui possèdent leur propre agentivité et nous font penser et agir.

- Jill Gasparina

Studio de Xavier Veilhan, Paris, 2023. Photo : Claire Dorn. Courtesy of the artist and Perrotin
Xavier VEILHAN

Né en 1963 à Lyon, France
Habite et travaille à Paris, France

Xavier Veilhan (né en 1963, vit et travaille à Paris) développe depuis la fin des années 1980 une démarche aux formes multiples (sculpture, peinture, environnement, spectacle, vidéo, photo) entre classicisme formel et haute technologie. Ses œuvres questionnent notre perception et cultivent un intérêt pour les espaces de déambulation, souvent évolutifs, dans lesquels le visiteur devient acteur, comme lors de l’exposition Veilhan Versailles (2009), la série Architectones (2012-2014) ou récemment Studio Venezia (2017), sa proposition pour le Pavillon français de la Biennale de Venise. L'œuvre de Xavier Veilhan s’invite souvent dans l'espace public, avec des sculptures dans de nombreuses villes à travers la France et à l'étranger : Paris, Stockholm, New York, Shanghai et Séoul, entre autres.


Son travail a été présenté dans diverses institutions renommées à travers le monde, comme le Centre Georges Pompidou (Paris), le Mamco (Genève), la Phillips Collection (Washington), le Mori Art Museum (Tokyo) et le MAAT (Lisbonne).



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