17 octobre 2020 - 30 janvier 2021
+ ajouter à mon calendrier
PARIS

76 rue de Turenne

Perrotin présente au public Creature Comforts, la cinquième exposition que la galerie consacre au peintre américain Hernan Bas, dans laquelle figurent treize nouveaux tableaux créés par l’artiste depuis le mois de mars dans son studio de Miami.

Vue de l'exposition Creature Comforts, Perrotin Paris. Photo : ©Claire Dorn
Vue de l'exposition Creature Comforts, Perrotin Paris. Photo : ©Claire Dorn
Vue de l'exposition Creature Comforts, Perrotin Paris. Photo : ©Claire Dorn
Vue de l'exposition Creature Comforts, Perrotin Paris. Photo : ©Claire Dorn

Un sentiment de tension poétique imprègne les travaux de Bas, réalisés à différentes échelles, de formats plus grands que nature à des dimensions intimistes, reflétant la vaste palette d’émotions éprouvées par leurs protagonistes. Figures récurrentes de l’univers fastueux assumé de l’artiste, de jeunes hommes adultes peuplent des mises en scène presque surréalistes, empreintes des vestiges d’une angoisse adolescente et d’une fragilité face à la masculinité imminente. Ces dandys blasés à la rémanence et la délicatesse invariables exécutent avec prudence des actes extravagants : ils flirtent avec le danger, valsent avec la mort et se drapent dans la douleur.

Vue du studio ©Silvia Ros. Courtesy of the artist and Perrotin

It's not the beginning of the play and it's not the end. It's literally that intermission where you walk out, take a breath and say let me think about that for a minute before I go finish this.



— Hernan Bas (pour le magazine Garage)

Élégance et morbidité se répondent dans Dinner hour at the Little Shop of Horrors, où l’on voit un jeune homme équipé de gants verts hisser la carcasse d’un animal à l’aide d’une chaîne en métal, dans une serre peuplée de plantes carnivores. L’appétit délicatement barbare des plantes est ainsi apaisé, non pas grâce à l’énorme bloc de viande, mais aux mouches attirées par l’odeur de la chair crue, qui est représentée à la manière de Chaim Soutine.

Dans Hot Seat, un long serpent sus-pendu au plafond vient se lover autour du cou d’un jeune homme, dans une atmosphère sous haute tension. Baignée de tonalités rouges, la pièce contient en arrière-plan un terrarium empli de reptiles. Une lampe incandescente et la chemise assortie du jeune homme complètent cette fournaise, que Bas illumine en s’inspirant de l’Autoportrait en enfer de Munch (1903).

How Best to Suffer Swamp Life at Dusk montre un autre gentleman s’abritant derrière un voile transparent qui, retombant d’un parapluie, masque ses yeux bleus et le protège de moustiques voraces. Résistant malgré sa légèreté, le voile est déjà constellé d’insectes assoiffés du sang du jeune homme. Comme les autres sujets de l’exposition, ce personnage adopte une attitude entre inconfort et posture, assumant délibérément sa position précaire dans un duel avec des créatures naturelles.

Vue du studio ©Silvia Ros. Courtesy of the artist and Perrotin

Peints par Hernan Bas depuis presque vingt ans, ces Ganymède, Tadzio et Elio des temps modernes incarnent aujourd’hui la transition vers la maturité, symbolisée par leurs gestes d’une abnégation et d’une générosité fatales. Ces jeunes hommes s’exposent aux risques au détriment de leur beauté, qui était jusqu’alors à la fois leur armure et leur parure. Auparavant esthètes indulgents et romantiques mélancoliques, ils sacrifient désormais leurs fluides vitaux ou leurs demeures, en tentant d’assurer le confort de créatures qu’ils chérissent courageusement.


Dans Adult Security Blanket, l’un d’entre eux orne sa tenue entièrement noire d’une pièce de tissu bleu roi portant l’inscription : « Adult security blanket. If lost return to D. Bell » (Doudou pour adulte. En cas de perte, merci de le retourner à D. Bell). Cet élément est inspiré d’une trouvaille en friperie appartenant à la collection de l’artiste depuis plus de dix ans. La boîte du doudou original, qui n’est pas représentée dans le tableau, indique : « When all seems to fail, try this ‘true companion’ for comforting consolation… » (Quand rien ne va, faites appel à ce ‘vrai compagnon’ pour vous réconforter…).


Osman Can Yerebakan

J'aime garder les peintures aussi intemporelles que possible, même dans le style des personnages qui est toujours simples : jean, t-shirt, etc. cela permet au spectateur de s'engager dans le récit qu'il choisit de lire dans l'œuvre. J'essaie de ne pas le préciser pour le spectateur; l'ambiguïté est toujours l'amie des œuvres, à l'exception des titres avec lesquels je m'amuse beaucoup.

— Hernan Bas (pour Aesthetica)
VIRTUAL VISIT OF "CREATURE COMFORTS" AT PERROTIN PARIS
Hernan BAS

Né en 1978 à Miami, Florida, USA
Habite et travaille à Miami, Florida, and Detroit, Michigan, USA

Les peintures expressionnistes figuratives très détaillées de Hernan Bas sont ouvertement inspirées de l’esthétique décadente de la fin du XIXe siècle en art et en littérature, mais aussi du style symboliste et décoratif des Nabis. Ancrés esthétiquement dans l’iconographie du dandy androgyne, les jeunes protagonistes de ses visions oniriques sont généralement montrés seuls ou en petits groupes, dans des représentations de flânerie la plus totale. Qu’ils soient confinés dans l’intimité d’une scène de genre ou perdus dans le vertige d’un paysage romantique dense et luxuriant, ils vivent dans un monde fantasmé d’érotisme implicite et de sensualité ambiguë. Ils semblent toujours suspendus dans le temps, entre l’adolescence et l’âge adulte, et incarnent ainsi cet état intermédiaire fragile que l’artiste appelle « fag limbo » (« les limbes homo »). Au moyen d’une palette flamboyante et d’une touche raffinée, Hernan Bas revisite et réinterprète avec une maîtrise totale toutes les catégories de la peinture classique dans une perspective homoérotique en apparence mélancolique, mais souvent humoristique et pleine d’esprit.





À propos de l'artiste
RETROUVEZ-NOUS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX 👀
SELECTED PRESS
Liste des oeuvres
SALLE 1
SALLE 2
SALLE 3
SALLE 4