12 juin - 31 juillet 2021
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PARIS

76 rue de Turenne

75003 PARIS France








Perrotin Paris présente une exposition exceptionnelle de Hans Hartung conçue en trois temps : une performance d'Abraham Poincheval inaugurera Hartung 80, une présentation des derniers travaux de l'artiste franco-allemand. Enfin, Rothko — Hartung, une amitié multiforme (sous le commissariat de Thomas Schlesser) fera dialoguer l'œuvre des deux maitres, notamment grace au prêt exceptionnel de l'œuvre de Rothko, N°14 Browns over Dark, par le Musée national d'art moderne - Centre Pompidou.

(Photo: Claire Dorn)
(Photo: Claire Dorn)
(Photo: Claire Dorn)
(Photo: Claire Dorn)

Cet été, à la galerie Perrotin, sur un découpage en sept séquences organisées par types de formes et de techniques, l’occasion sera donnée de découvrir plus en profondeur cette partie trop méconnue de l’œuvre de Hartung dont la rétrospective au Musée d’art moderne de Paris de 2019 avait déjà montré toute l’envergure.


Sur le plan biographique, Hartung élabore et renouvelle ses techniques entre ses 75 et ses 85 ans dans le cadre de son atelier d’Antibes, où il dispose d’un espace adapté à ces expérimentations. Il est capital de rappeler que l’artiste est diminué physiquement par la vieillesse et son amputation consécutive à la guerre mais qu’il garde sa prodigieuse énergie vitale et morale ; en outre, étant une figure consacrée dans le monde entier, il n’est à la recherche d’aucune autre satisfaction que le bonheur de produire l’abstraction la plus inventive et la plus affranchie de tout regard extérieur.


Sur le plan historique, les tableaux de cette période ont été certes montrés dans les années 1980 et dans les années 1990 mais ont néanmoins connu un long purgatoire critique. L’intérêt à leur endroit est réapparu récemment. Il a été porté d’une part par des redécouvertes institutionnelles (l’exposition Hartung et les peintres lyriques à Landerneau ainsi que l’acquisition de quatre œuvres de 1989 par le Musée d’art moderne de Paris en 2016-2017) mais aussi par l’expression d’une profonde admiration de la part d’artistes contemporains ; entre autres Christopher Wool, Katharina Grosse et Larry Clark.

« Hartung Study » : de la performance artistique à la performance scientifique


Abraham Poincheval, né en 1972 s’est notamment rendu célèbre avec des œuvres qui mettaient à l’épreuve ses limites psychiques et corporelles sur un temps très long, jusqu’à une semaine, dans des endroits exigus (par exemple Pierre au Palais de Tokyo en 2017).

L'artiste est entré le 11 juin 2021 dans un habitacle pour regarder 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 une seule et même œuvre de Hans Hartung : T1989-H40. La performance, dite « Hartung study » est en soi un événement artistique extraordinaire. Mais c’est aussi un très grand événement scientifique qui aura lieu en plusieurs phases.

L’activité cérébrale d’Abraham Poincheval est enregistrée à l’aide d’un Électroencéphalogramme (EEG) de 12 électrodes. L’appareillage objective les variations dans son état de vigilance et distingue les phases d’éveil, de sommeil, de rêve, de contemplation ou d’hallucination. En parallèle l’artiste note au magnétophone ses expériences subjectives d’états modifiés de conscience. Ainsi, l’expérience esthétique se double d’une recherche scientifique avec le réseau Morphée et le laboratoire Interpsy de l’université de Lorraine pour analyser, une semaine durant, les parallélismes entre la phénoménologie des états de conscience et le tracé chronobiologique des ondes cérébrales d’Abraham Poincheval face au tableau de Hartung.

Grâce au concours d’une équipe de chercheurs dont l’une des plus grandes spécialistes mondiales du sommeil, Sylvie Royant-Parola, au laboratoire Interpsy de l’université de Lorraine, au mécénat de Compumédics, à la coordination d’Yves Sarfati qui est psychiatre et historien de l’art, grâce à de nombreux partenaires qui ont soutenu techniquement ce projet, énormément de données seront bientôt récoltées.

Le jeudi 1er juillet à 18 heures, aura lieu une première rencontre à la galerie Perrotin pour un évoquer tout le potentiel de ces données. Mais c’est un suivi de plusieurs semaines et de plusieurs mois qui va permettre d’interpréter les informations récoltées : séminaires de recherche, travaux universitaires, publications vont faire émerger une matière inédite.

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Hans HARTUNG

Né en 1904 à Leipzig, Allemagne
Habitait et travaillait à France
Décédé en 1989 à Antibes, France

Hans Hartung a acquis une réputation internationale en tant que chef de file de l’art informel, qui émerge en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Outre l’apparente spontanéité de son abstraction gestuelle, reconnaissable à son audace, et d’une qualité pratiquement calligraphique, le rationalisme a tout autant participé à son style du fait de son intérêt précoce pour la relation entre l’esthétique et les mathématiques, en particulier l’harmonie du nombre d’or. C’était aussi une nécessité : il ajustait méticuleusement ses esquisses abstraites afin de les reproduire sur de plus grandes toiles, qu’il ne pouvait se permettre de perdre en s’adonnant à l’improvisation. Le Grand Prix international de peinture, qu’il a remporté lors de la Biennale de Venise de 1960, a marqué un tournant décisif dans sa pratique. Il a alors commencé à improviser directement sur la toile et à essayer de nouveaux médiums, à savoir les peintures vinyles et acryliques à séchage rapide, ainsi que les techniques du raclage et de la pulvérisation. Sa quête d’un équilibre entre la spontanéité et la perfection est restée au cœur de son esthétique picturale jusqu’à la fin de sa vie en 1989.





À propos de l'artiste