Avec ses 420 chevaux, la Maserati 450s était la voiture de sport la plus puissante de son temps, construite en dix exemplaires seulement entre 1956 et 1958. Quant à la Testa Rossa, produite à la même époque, elle est aujourd’hui l’une des Ferrari les plus cotées sur le marché : c’est donc à des légendes du monde automobile que s’est attaqué Wim Delvoye pour réaliser ces deux œuvres. Il ne s’agit naturellement pas des voitures originales mais, pour la Maserati, d’une réplique à l’identique et, pour la Ferrari, d’une copie à l’échelle réduite. La 450s était dotée dès l’origine d’une carrosserie en aluminium, un matériau idéal pour être travaillé par embossage ou gaufrage. Les motifs sont tirés du répertoire ornemental des arts de l’Islam, et ont été apposés sur les voitures par des artisans iraniens. Aux formes géométriques et d’inspiration florale viennent s’ajouter des éléments calligraphiés, tel que le « Isra et Miraj » sur le capot de la Maserati, qui désignent deux épisodes de la vie du prophète Mahomet. C’est donc à une rencontre entre l’Orient et l’Occident, mais aussi entre la technologie et l’artisanat, que nous convie l’artiste.
L’exotisme a toujours occupé une place particulière dans le travail de Wim Delvoye. Au début des années 1990, il utilise pour ses installations des meubles réalisés à Java, dans un style qui imite celui des meubles hollandais du XVIIe siècle (Installation avec 2 bouteilles de gaz et 29 scies, 1990, collection des MRBAB). Il fait également réaliser diverses œuvres sur place par des artisans indonésiens, puis s’installe en Chine au début des années 2000. Le projet mené avec la Maserati 450s et la Ferrari Testa Rossa reflète son intérêt pour une nouvelle destination, l’Iran. L’artiste s’est en e et récemment installé dans la ville de Kashan, à 200 kilomètres au sud de Téhéran, pour y restaurer un ensemble de demeures anciennes.
2019
Musée Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, Bruxelles, Belgium