Sur une colline du Piémont, un lapin rose géant - 60 m de long x 6 m de haut - tricoté par des grands mères pendant 5 ans.
La chose que l'on trouve errante sur le paysage est un objet familier mais complètement inconnu comme une fleur que l'on a jamais vu auparavant tel Christophe Colomb découvrant un continent imprévu.
C’est alors que, derrière la colline, comme si c'était tricoté par des grand-mères géantes, se déploie un énorme lapin qui vous donne la sensation d’être aussi petit qu'une pâquerette.
La créature en papier toilette rose est allongée sur le dos: un « lapin-montagne » comme Gulliver chez les Lilliputiens.
Vous vous sentirez heureux en grimpant le long de son oreille, puis en tombant dans sa bouche caverneuse et au sommet de son ventre vous regarderez au-delà du paysage de laine rose du corps du lapin un pays tombé du ciel.
Ses oreilles et ses membres dégoulinent sur toute la distance; sur le côté coulent son coeur et ses intestins.
Tombé sous le charme, vous descendrez ce corps de végétation, à travers la blessure, tel un petit asticot rampant sur les reins et les boyaux de laine.
Heureux celui qui part comme une larve dont ses ailes laissent un cadavre innocent sur la route.
Aussi grande est la joie créée par le lapin.
J'aime le lapin et le lapin m'aime.
Gelitin