Zero (2018) de Elmgreen & Dragset est une interprétation schématique d'une piscine, réduite à ses composants essentiels : un oval creux décrit le contour de la piscine, un plongoire et une échelle fournissent les indices visuels essentiels d'un travail rigoureusement formel. La taille directe et corporelle de l'oeuvre lui confère une individualité la faisant devenir comme un personnage. Impliqués dans la tradition de la sculpture minimaliste, à la fois simples dans ses formes et sophistiqués dans ses matériaux, Elmgreen & Dragset ont transformé la piscine, icône de loisir, en un motif visuel à travers leur production artistique.
L'intérêt du duo d'artistes pour la piscine et ses équipements a commencé en 1997 avec leur série des Powerless Structures, un plongeoir sortant d'une fenêtre pour se glisser dans l'abîme. Depuis, plusieurs exemples notables poursuivent ce thème, dont Death of a Collector (2009) présenté à la 53ème Biennale de Venise. Le travail, dans lequel une figure flotte face cachée dans une piscine est une critique acerbe de la culture marchande et de ses résultats potentiels. Plus récemment, leur travail à grande échelle Van Gogh’s Ear, présenté par le Public Art Fund au Rockefeller Plaza en 2016, réorientait la piscine verticalement. Le titre de l'oeuvre, qui invite à réfléchir, découle du contour permis par ce nouveau point de vue.
Une version à grande échelle de Zero sera présentée à la Biennale d'Art de Bangkok du 19 octobre au 3 février 2019.