Ces tableaux sont les premiers tableaux où j’ai peint avec une émulsion (acrylique, résine, encre et nacre sur toile) une suite de bandes parallèles de haut en bas de la toile, reprenant de la peinture chaque fois qu’il était nécessaire, plutôt qu’en commençant au bord du châssis. Lorsque cela a été fini, j’ai penché la toile pour que les couleurs se séparent.
Ces peintures sont nées du chaos, du hasard et les formes sont uniquement dépendantes de caractéristiques technologiques : liquidité, quantité de peinture, angle du plan sur lequel elle coule etc. Pourtant l’expérience visuelle n’en témoigne pas. L’évocation des montagnes et des lacs prédomine ; des paysages s’ouvrent à une sorte d’aberration illusionniste de se désagrègent. Nous nous situons dans un lieu où l’activité semble être cette sensation de faire et de défaire l’endroit où l’on regarde.