le projet de st restitut est un peu difficile à résumer en quelques lignes. c'est une proposition de lecture du paysage. il s'agit de construire un certain nombre de murs au bord d'une corniche à la sortie du village de st restitut. depuis cet endroit, en pente, on découvre un très vaste paysage ouvert à plus de 180°, villages, vallée, chemin, forêts, champs de lavande . . . construire des portions de mur, réalisées à l'aide de pierre d'une carrière exceptionnelle située sur la commune. ces murs, dont la hauteur varie entre 2 et 3,50 m (78 ¾ x 137 ¾ in.), sont de longueurs et d'épaisseurs différentes. ils sont distribués, de façon irrégulière sur les lignes virtuelles d'un éventail ouvert. ils forment une construction d'environ 20 x 20 m (65 x 65 ft.), traversée par un chemin de randonnée qui fait le tour de la vallée, en passant par les principaux villages, sites et centres d'intérêt. on traverse donc la construction. les murs sont placés de telle façon qu'on voit, depuis l'intérieur, le paysage fractionné, déconstruit mais qui par le fait devient lisible. comme chacun sait, le grand format n'a pas de forme. il suffit de se déplacer, un peu à droite, un peu à gauche, de s'avancer ou de reculer pour voir le paysage découpé de façon autre. c'est donc l'inverse du panorama classique. viennent aussi des questions vis-à-vis de la peinture de paysage, sommes-nous encore la peinture ou déjà dans la sculpture . . . cette proposition fait suite à tout le travail avec la toile brute posée à plat sur deux tréteaux devant la fenêtre (1994). cette toile ne représente pas le paysage, mais en contraignant à rester en retrait de la fenêtre, elle oblige le spectateur à regarder le paysage par-dessus la peinture, par-dessus une peinture qui tient en réserve toute l'histoire de la peinture de paysage. l'oeuvre de st restitut est une façon verticale de poursuivre la posture horizontale de la toile qui, matériau oblige, ne pouvait que se tenir à l'intérieur.